Après plusieurs années sans compte rendu (le dernier date de 2014), l’exercice ne s’annonce pas simple…
La saison 2019 s’est articulée sur 4 épreuves avec la 5 GT turbo groupe N et avec la particularité d’avoir roulé avec trois copilotes différent.
Le bilan brut de fonderie n’est pas glorieux : 2 abandons en 4 rallyes… Mais en décortiquant chaque épreuve, on verra qu’il y a malgré tout quelques motifs de satisfaction.
Rallye du Touquet, Championnat de France VHC. MARS. Environ 35 partants
Pour la première fois, je faisais équipe avec Damien LERICHE, copain depuis quelques années car il est habituellement dans le siège de droite de la BMW compact de mon ami Julien Baessens. (vous savez….. la bleue EDF.)
Damien faisait là son premier rallye VHC et il a trouvé ça plutôt sympa au niveau ambiance.
Après des vérifications en centre ville et un dîner VHC fort bien organisé par nos amis Touquettois Philippe et Brigitte FLAMENT avec la présence de notre Président Nicolas DESCHAUX, le premier jour de course était mitigé, premier rallye ensemble et premier Touquet depuis 10 ans (j’avais gagné avec la Ford Escort et Eric DESSEIX à mes côtés en 2009). Mise à part la spéciale de Bourthes, je ne me rappelai de rien au niveau de parcours. J’étais à côté de la plaque au niveau des pression de pneus et l’auto était très délicate. La 5 GT n’est pas réputée pour sa motricité mais là c’était très pénalisant.
Au point stop de la dernière spéciale du jour, je perdais mes lunettes mais fort heureusement il me restait un double à l’appartement…
Damien m’a menacé d’une grêve si je ne l’écoutais pas au niveau des pressions et le lendemain matin, nous avons baissé de 250 grammes au départ de la première spéciale du jour et l’auto retrouvait immédiatement de l’éfficacité…(il faut dire qu’avec les 20 kilomètres de la liaison, les pneus avant avaient pris 400 grammes…)
Les gens heureux n’ont pas d’histoire et nous remontions tranquillement au classement général mais avons buté jusqu’au bout sur les amis Amaury Eloy et Hervé Mortier et leur Escort pour le gain de la 10 ème place au général. Nous finissions premier VHC des autos à mécanique Renault car nous avions repassé toutes les alpine et les R5. Thomas Caron et sa soufflette « classic » avait fait parler la poudre la veille et nous savions d’entrée que nous ne pourrions pas nous battre avec lui.
Donc un premier rallye de la saison plutôt sympa, et qui restera comme un bon souvenir.
Rallye national de la Vallée du Cher. Coupe de France VHC.MAI. 10 partants.
Pour le rallye le plus proche de nos bases, je retrouvais avec plaisir la régionale de l’étape, Stéphanie MARTIN à ma droite. Damien, de son côté, retrouvait sa place dans la BMW de Julien avec son moteur en rodage.
Trois magnifiques spéciales à parcourir 4 fois.
Ne sachant pas trop à quoi s’attendre au niveau de nos concurrents, nous partons en TB15 (ceux du Touquet, ce qui a son importance pour la suite…) pour la première boucle sur des routes humides et parfois sous la pluie, nous ne voyons pas les chronos des autres et rattrapions à chaque fois la petite Samba des nos amis Lecomte. Ils nous laissaient passer sans soucis, il est vrai que les routes ne sont pas trop étroites par là bas.
Retour au regroupement où nous apprenons que nous avions fait trois scratchs et que nous étions en tête… Tout va bien… Les TB5 sont prêt au cas où mais nous restons en pluie car la météo ne s’améliore pas encore… Nous repartons dans l’ordre du scratch et devant la magnifique 5 gt Turbo phase 2 (ex Automeca) de la sympathique famille Gouley, engagée en groupe classic. De leur côté, Julien et Damien se faisaient une grosse chaleur avec une sortie de route à haute vitesse. La BMW a souffert mais elle était démontée dès la semaine suivante.
Ils nous remontent petit à petit mais nous gardons une bonne avance à l’amorce de la troisième boucle. Toujours pas d’amélioration météo et je commence à me dire que je ne pourrai pas finir le rallye avec les pneus avant bientôt lisse… La troisième boucle confirme la précédente et c’est à égalité parfaite que nous attaquons la boucle de nuit. Je passe les pneus arrière à l’avant mais ils ne sont guère mieux. J’avais parié sur une après midi sèche et étais persuadé que nos TB 15 feraient le job pour le matin…Hélas, les TB 15 neuf étaient restés à Bourges.
Un gros aquaplanning en cinquième après la cellule de la 10ème spéciale nous a calmé (enfin moi car Stéphanie n’a pas aimé du tout…) et les Gouley étaient repassés, fort logiquement, devant. Ajoutons à cela des nappes de brouillard et des pneus retaillés pour nos concurrents directs et nous commençons à nous dire que la 2ème place (synonyme de 1er VHC) était plus raisonnable… Philippe GOULEY m’avouera qu’il ignorait que le retaillage des pneus était interdit en VHC. Il est vrai qu’après des décennies de rallye en moderne, il ne pouvait pas imaginer pareille ineptie dans le règlement technique du VHC.
Nous gardons un bon rythme dans la dernière spéciale (au cas où…) au point que le scratch nous échappe pour un 1/10ème. Il est bientôt 23h et le parc fermé en centre ville de Saint Aignan est the place to be en ce samedi soir.
Joli tir groupé pour Renault et Alpine avec la belle troisième place de l’Alpine A 310 V6 de la famille PETAS et la 4ème place de la Renault 5 Alpine groupe 2 de nos amis Claude Turpin et Jean Marc BUCHET.
A noter une vraie et magnifique remise des prix le dimanche matin. Un beau rallye à refaire sans faute…
Rallye Cœur de France. Coupe de France VHC. Septembre.
Premier rallye avec Dominique TURPIN, l’épouse de Claude. Reconnaissance sur une journée, assez fastidieuse de par le kilométrage des spéciales 29 et 30 km pour certaines.
Excitation aussi car l’Alpine A 110 RGT de mes voisins de Bourges fera ses premiers tours de roues en public en tant que voiture 0.
Nos amis Gouley sont là avec leur soufflette grise et je pense forcément (et secrètement) à remettre l’église au milieu du village après notre duel du mois de Mai.
Pour être tranquille nous avions fait les choses bien et c’est avec des cardans neufs que nous partons dans la première spéciale… Hélas, au bout de 20 mètres (25 d’après Domi plus optimiste que moi…) l’auto n’avance plus, le moteur s’emballe et je comprends immédiatement qu’une transmission vient de lâcher…
Nous parvenons à remettre l’auto en sécurité avant le passage des modernes quand le téléphone de Dominique sonne. C’est Claude, parti trois voitures derrière nous, qui venait de sortir dans un fossé…
Coup dur pour le clan Turpin…et cerise sur le gâteau pour moi.
Après démontage, nous verrons qu’un défaut de fabrication dans la transmission nous a privé de cette belle épreuve du Championnat de France 1ère division. Le barreau était sectionné au début de l’usinage des cannelures côté roue. D’autres amis qui roulent en gt avec les mêmes transmissions enchainent les saisons sans aucun soucis… Un chat noir s’installe dans la soufflette…
Rallye de la Rochelle. Coupe de France VHC. 40 partants. Novembre.
Frustrés par notre abandon en terre vendômoise, nous repartons ensemble, Domi et moi pour cette difficile épreuve de fin de saison.
Les reconnaissances sur une journée se sont avérées très optimistes car à 20 h, heure limite de fin de reconnaissances, nous n’avions pas encore fait nos trois passages dans certaines spéciales, le tout sous la pluie et sur des routes très défoncées. Si je m’étais inscrit avec la Berlinette, j’aurai très certainement déclaré forfait.
Vérifications sur le bassin des pêcheurs de la Rochelle, mise en parc près d’un magnifique Ketch, tout va bien.
Nous partons 33ème sur la route. D’habitude, quand les VHC partent devant les modernes nous sommes sûr d’avoir des routes propres mais là, vu qu’il y a 32 concurrents devant dont 7 Groupe A 4×4 turbo, on sera méfiant.
Au départ de la première, gros bazar avec des concurrents en retard en raison des bouchons en sortie de la Rochelle mais nous partirons dans un ordre dispersé…
Dès les premières centaines de mètres de la spéciale très humide, je dois me rendre à l’évidence que je ne sais pas régler une rampe de phares, pas aidé en cela par des phares des années 80…
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’adresse disait le grand Jean RAGNOTTI…
Au point stop, 22ème temps … je m’attendais à pire vu le rythme sénatorial que nous avions pour se caler l’un et l’autre (finalement, notre abandon au bout de 20 mètres au Cœur de France fait qu’il s’agit là de nos premiers kilomètres en course…) et subir les zones d’ombres dans les secteurs rapides à cause de la rampe.
Une liaison compliquée nous amène au départ de la deuxième et dernière spéciale de cette première étape.
Je m’énerve un peu, les notes tombent au bon moment et c’est un joli 14ème temps qui donnent le moral avant d’aller mettre l’auto au parc fermé.
Le lendemain, routes très humides, il fait jour et la première spéciale du jour a été faite en partie la veille au soir où 200 voitures sont passées. Nous ne sommes pas déçu, c’est un champ de mine…
Dans nos notes, les « Bagdad à l’arrêt » sont justifiées et les deux premières spéciales se passent pas trop mal. Hayet et sa Delta groupe A qui partent juste derrière nous ne nous rattrape pas et c’est tant mieux.
Dans l’ES 5, sur un gros freinage avant une épingle, je saute sur les freins, rentre la 4 et là l’auto continue à accélérer…moment de stress, je regarde mes pieds et je vois que la pédale d’accélérateur reste au fond…Je pense alors à un soucis de câble ou de ressort de rappel de carburateur…
Je dois couper le moteur mais vu la distance qui nous sépare du virage et la surprise de certains spectateurs j’ai un mauvais réflexe et je débraye d’abord pour arrêter d’accélérer à fond et 5/10ème de seconde après je coupe enfin le moteur mais hélas, en ce laps de temps ridiculement court, le moteur a eu le temps de prendre plus de 8 000 tr/mn…et casse…
Quelques instants plus tard, l’auto s’immobilisait enfin, empêtrée dans les rubalises. Une fois le capot ouvert, je vois que le ressort de rappel de l’accélérateur a disparu et que la courroie est posée sur le cache culbuteur… Un père et son fils se jette sur le moteur et commence à m’aider à analyser la situation. Le père a roulé en GT et le fils, Maxime, poursuit ses études à l’Autosport Academy du Mans.
La courroie est remise en place par Maxime (malgré la fameuse option « anti saute courroie ») et il reste à trouver de quoi remette le papillon de carburateur en position fermée car le ressort a dû finir ses jours quelque part avant le freinage… Je retire la sangle de l’échangeur, je la fixe sur la barre anti rapprochement et sur l’axe de commande à l’aide d’un rilsan . L’auto redémarre mais le bruit au-delà de 2 000tr/mn est annonciateur d’un hiver chargé…
On rend le carnet au commissaire et on se rend compte que nous sommes enfermé sur la spéciale, la faute à un spectateur fort mal garé et qui empêche qui que ce soit de passer. Une voiture s’est aventurée et elle est encore dans le fossé…
On nous indique un chemin qui nous ramènerai vers une route plus clémente. Ce chemin fait 800 mètres mais la météo l’a transformé en aquaboulevard de la même couleur qu’une marmotte fâchée par un troupeau de VTT. On se lance alors dans cette nouvelle épreuve en se disant que c’est ça ou on attend encore trois heures la pause après les modernes et les VHRS.
La GT avance lentement, souvent en crabe et alors qu’on voit que la route menant au ciel n’est plus qu’à 100 mètres, elle s’enfonce définitivement jusqu’au bas de caisse.
Je sors de l’auto et m’enfonce à mon tour dans la terre… la pluie redémarre… je comprends que là où nous avons héroïquement réussi à arriver, les gens qui sont sur le bord de la spéciale ne nous voit plus… tout va bien. Je laisse Dominique à l’abri et je pars retrouver notre fameux Maxime…
15 mn après j’arrive à l’épingle et les gens comprennent que la terre chargée de glyphosates a voulu gober tout cru notre pauvre GT blessée… Quelqu’un saute dans son Nissan Terrano et me dit pas de soucis je vous sors de là… Je lui indique quand même que le terrain est hostile mais non, il est sûr de son coup… je monte avec lui nous n’arriverons même pas à arriver près de la GT… Renault 1 Nissan 0.
Le terrano est englué lui aussi et je pense à Dominique qui devait commencer à flipper voyant notre sauveur potentiel pris dans les bras de la dame nature lui aussi.
Je redescends à pied une nouvelle fois, la pluie redémarre de nouveau, mon téléphone bip sans arrêt car certains s’inquiètent… Maxime (encore lui) vient me récupérer au bout du chemin et me dépose auprès d’un énorme John DEERE du fermier voisin absolument adorable.
J’ai donc eu le droit à un baptême tracteur maxi évolution… On sort le 4×4 de son lit douillet , le fermier en profite pour me glisser à l’oreille en rigolant que j’ai été plus loin que lui… cela me redonne le sourire…
Ensuite on accroche notre vénérable soufflette derrière le tracteur et, miracle, tout a tenu. La sangle, le pare choc etc….
100 m de trajet en travers derrière un tracteur cela vous marque à vie.
Retour sur la terre bitumée (en dira ce qu’on voudra mais la glaise c’est très surfait…) et je remercie tout le monde une dernière fois. Maxime et Julie sont toujours là, comme des anges gardiens et je leur offre la plaque arrière du rallye.
Retour à toute petite vitesse vers des cieux Rochelais plus cléments car évidement nous étions dans l’endroit le plus éloigné du parcours…
L’auto doit peser 50 kilos de plus mais elle est rangée… Il ne reste plus qu’à tout démonter pour la remettre rapidement sur les spéciales en 2020, en attendant qu’une autre voiture en chantier soit terminée.
Au final on s’est bien marré malgré tout. Merci encore à Maxime et Julie…
Voilà pour cette saison 2019. C’était sympa de rouler avec trois copilotes différents et de revenir au Touquet.
Pour 2020, les choses prennent du retard d’entrée car une mauvaise blessure à la main m’éloigne de l’atelier. L’Alpine 1800 groupe 4 devrait être terminée (un jour…) et je reviendrai ici vous raconter sa re-construction en détail. La saison démarrera avec la 5 gt une fois que le moteur sera rôdé.
A très vite