On ne présente plus Jean Charles Rédélé. Gardien du temple mais aussi pilote…
Jean Charles a conduit tous les modèles d’Alpine, certaines en course et d’autres en balade ou en journées d’essai libre.
De l’Alpine A 106 de 1955 à son actuelle A 110 GT4 du team Rédélé compétition en Championnat de France des circuits en passant par les Formule France de l’école de pilotage Winfield, les berlinettes dans toutes leurs versions, les M 64, A 210, A 220, A 440, A 310 V6 groupe 4, GTA, A 610, il les connait toutes par cœur.
Depuis un an, s’il y a bien une auto qui fait le buzz, c’est la dernière-née des Ateliers de SIGNATECH ALPINE à Bourges : l’Alpine A 110 RGT de rallye.
A la suite du succès rencontrés par l’Alpine Cup puis de la version plus musclée GT4 (380 CV) en 2018, il fallait revenir aux fondamentaux et ne pas oublier que l’histoire d’Alpine a été bâtie sur les succès des créations de Jean Rédélé sur les routes du monde entier.
Un titre intercontinental en 1971, un titre mondial en 1973 et déjà un titre en 2020 pour Manu GUIGOU en championnat de France des rallyes 2 roues motrices… On aurait voulu le faire exprès…
Il faut noter que cette Alpine RGT est la première auto d’une équipe privée a avoir été homologuée par la FIA. C’est dire le niveau de compétence des équipes de Philippe SINAULT et de son directeur Technique Lionel Chevalier.(déjà auteur de la célèbre Formule 4, des Alpine cup et GT4…)
Fort de plus de 20 saisons de rallye VHC, le goût de Jean Charles pour les épreuves routières n’est plus à démontrer et il était logique qu’il puisse vérifier que l’ADN des berlinettes se retrouvait bien dans cette RGT. En raison de la période un peu compliquée que tout le monde traverse, il n’a pas été facile d’organiser une séance de découverte des Alpines de SIGNATECH et permettre ainsi à Jean Charles de cocher la case « RGT » dans son carnet d’essai.
Heureusement cette semaine, sur le circuit de Lurcy Levis, où Signatech Alpine a l’habitude de venir valider certains développements, la RGT qui a servi au développement et à l’homologation auprès de la FIA a été mise à disposition de Jean Charles (et quelques autres heureux pilotes… ) sur un tracé inédit, imaginé pour l’occasion afin de retranscrire au mieux le côté sinueux d’une spéciale de rallye.
Après une soirée à Bourges durant laquelle JCR a pu visiter Mecaparts, son fournisseur de pièces détachées, et évidemment Signatech, nous voici à Lurcy levis de bon matin. Un rapide warm up des voitures par Alix Masson, directeur de projet chez Signatech et c’est au tour de Jean charles de s’installer aux commandes de la RGT.
Si l’impressionnant volant lui est déjà familier, il y a cette fois ci un baquet à droite et des nouvelles fonctions propre à ce missile de rallye.
Après deux tours a rythme soutenu, le mode «stage » est activé et la cartographie moteur permet d’avoir alors 320 CV au lieu des 220 du mode utilisé en liaison entre les spéciales. Cette puissance, plus modeste que la GT4, est associée à une boite vitesse beaucoup plus courte (204 km/h en Vitesse maxi fond de 6ème) que les versions circuit et donne au final la même sensation de poussée que la GT4 selon JCR.
Au fil des tours, le rythme augmente encore, freinage de plus en plus tardif, dérive en sortie de courbe et… tête à queue, preuve que le gardien du temple n’était pas venu dans le Berry pour trier des lentilles…
Il est vrai que la fonction « anti lag » qui venait d’être activée par Alix Masson est surprenante car elle gomme complètement le temps de réponse du turbo, offre une relance violente et donne ce bruit si caractéristique à l’Alpine en spéciale lors des décélérations.
Une fois descendu de l’auto Jean Charles félicitait Philippe Sinault d’avoir fait homologuer cette auto fantastique. L’impression de facilité est, selon lui, le point fort de cette Rgt, on se sent vite en confiance à son volant tout en gardant une efficacité redoutable.