Faire une finale de rallye est un évènement.
Même si en VHC il n’y a pas de qualification (du moins par pour le moment), la dernière épreuve de la coupe compte un gros coefficient et bon nombre de concurrents font honneur à la discipline en venant une dernière fois dans le cadre de la Coupe de France.
Avec 44 engagés,et un plateau somptueux en disparité de voitures, nous avions en plus le privilège d’avoir 4 grands pilotes parmi nous.
Jean RAGNOTTI sur une Berlinette 1800 groupe 4 , Jean Claude ANDRUET sur une Porsche 911 RSR, Alain SERPAGGI sur le prototype 16 soupapes de la berlinette (ex SABY) et Dominique DEPONS sur une Ford escort BDA.
Cette finale, la première pour moi, était fantastique en terme d’ambiance.
Pouvoir aller se raconter nos spéciales après chacune d’elles avec Jeannot ou Andruet, c’est quand même le rêve (enfin pour moi…).
Les organisateurs de la Rochelle avaient fait les choses bien et je ne regrette pas trop que la finale n’ai pû avoir lieu à Dijon comme cela était prévu initialement.
Partir à 44 autos cela ne se voit qu’en Belgique ou à L’Eifel en Allemagne.
Il y avait les chasseurs de points (la finale pouvait encore modifier le classement final) et ceux voulant savourer le plaisir d’un beau rallye en fin de saison avec les ténors de la spécialité.
Faisant assistance commune avec Jean Charles Rédélé, nous sommes parti avec la Berlinette.Je me voyais mal poser la Ford sur la bache à coté de sa superbe 1800 groupe 4 de 1973.
Avec notre 1600 cm3 je nous voyait bien 20 ou 25ème en début de rallye vu le nombre de porsche (13 au départ) et de berlinettes groupe 4. De plus il y avait des pilotes de la région habitués de la Rochelle et de son parcours très rapide et technique.
Après une petite réception très sympa sur un bateau près du parc fermé, nous sommes partis (devant les modernes pour une fois) pour les 2 spéciales du soir.
Parti en pneus pluie (enfin cela reste du pneus homologués route…), je voulais assurer car la pluie arrosait la région depuis deux jours.
impressionné par le départ de la grosse carrera 3 litres qui partait devant nous, je démarre ensuite et au premier freinage du premier virage (de la première spéciale!), je tire tout droit.
Marche arrière, la première qui saute, un soupçon d’agacement…et on repart…
On se remet de nos émotions, on prend la mesure de ces nouveaux pneus pour moi (A021 de chez YOKOHAMA) et on voit déjà qu’il y a énormement de monde sur le bord de la route. C’est vraiment formidable de regoûter à une spéciale de nuit…
5 kilomètres plus loin, Eric m’annonce un peu tard un gauche 50 (en première pour moi) que nous passons en quatrième, debout sur les freins, et heureusement qu’il y avait une route en face.
Cela me permet de voir un avantage indéniable de la berlinette, c’est qu’on passe en dessous des rubalises…. Mais heureusement que les autos des commissaires étaient garées très loin…
Donc, une nouvelle marche arrière, et on termine gentillement la spéciale. Eric m’annoncera la note en temps et en heure le lendemain de jour mais j’ai failli recommencer, vraiment un piège ce gauche…Ce qui nous met à un partout au niveau des tout droits…un pour moi et un pour lui.
Rouler en pneus Pluie sur le sec n’est pas forcément ce qu’il y a de plus efficace…
La deuxième spéciale se déroule plus calmement et finalement on rentre 16 ème du général, et déjà en tête de la classe.(19ème et 16ème temps)
Devant DEPONS a fait hurler son BDA et pointe en tête avec 14 secondes d’avance sur Jean RAGNOTTI. ANDRUET et SERPAGGI n’avaient pas du manger assez de myrtilles pour aller aussi vite que leurs camarades la nuit.
Jean Charles Rédélé pour sa part ira apporter sa contribution à la déforestation en allant terminer sur une souche. Heureusement les dégats sont plus impressionnant visuellement que grâve pour l’auto.
Il termine 22ème. Sa remontée le lendemain sera à la hauteur de son talent. Il ira chatouiller Ragnotti et remontera à la 6ème place !
Toujours pas de pluie…alors que j’ai prié toute la journée pour qu’il pleuve.
La météo continuera a nous annoncer un déluge mais rien ne tombera.
Le lendemain, nous repartons en pneus pluie et nous faisons le tour complet des 4 spéciales sur le sec… Encore une connerie de ma part…
Dans la première spéciale nous nous retrouvons arrêtés vers la fin de la spéciale, averti par Jean Pierre LAJOURNADE, qui au milieu de la route faisait signe de s’arrêter. Plusieurs concurrents sont arrêtés et au loin nous apercevons la berlinette 1800 16 soupapes jaune de Serpaggi en mauvais état avec un arbre couché derrière…
Nous voyons Prévost debout à coté de l’auto mais pas Serpaggi… on s’inquiète mais en fait ils n’ont rien mais le moteur de la berlinette est à 30 mètres de l’auto dans le champs.
Grosse sortie….et beaucoup de chance pour le grand Alain Serpaggi qui avait gagné la rochelle en 84 sur sa Renaut 5 turbo.
Le deuxième tour se fera en pneus sec pour nous avec du coup une auto plus franche dans ses mises en appui.
Dans l’avant dernière spéciale, l’auto commence à avoir des coupures moteur et Eric trouve le problème, le fil de l’allumeur qui va à la bobine est en partie sectionné….Il passe les fils autrement et on prie pour que cela tienne.
Nous terminons le rallye à la 13ème place au scratch, 4ème de groupe ( derrière Ragnotti, Andruet et Rédélé, donc pas de regrets à avoir…) et premier de classe.
En reprenant l’auto au parc, le liquide de refroidissement coule gentiment sous le radiateur… Il va falloir réellement remonter la hauteur de caisse de l’auto car elle souffre trop sur les routes bombées.
Le rallye sera remportée par Jean RAGNOTTI qui remonta petit à petit son handicap sur Dominique DEPONS, qui fera un superbe 2ème. ANDRUET finira 3ème devant TERRIOU et Guy BURNICHON.
Les autres photos de la finale sont visible en cliquant ICI !
Finalement, nous terminons 4ème de la coupe de France des Rallyes VHC 2009. Si un roulement de boite ne nous avait pas laché aux Routes du Nord, nous terminions 3ème…mais avec des si… Maintenant, les regards se portent vers 2010. Routes du Nord, Touquet….Epernay?
A suivre…